Un jeune talent de la boxe anglaise, 24 ans, un palmarès déjà solide chez les amateurs, des rêves plein la tête, stoppé net par quatre balles dans un hall d’immeuble à Drancy. Le contraste est violent : d’un côté les lumières du ring, les applaudissements, les finales nationales ; de l’autre, le bruit sec des tirs, le silence qui suit et une communauté du noble art complètement sonnée. Cette disparition prématurée ne touche pas seulement la famille et les proches, elle cogne tout le monde de la boxe, des clubs de quartier aux grandes salles. Beaucoup voyaient en lui un symbole de réussite possible, la preuve qu’avec un bon mental de boxeur, de la sueur et de la discipline, on pouvait s’arracher d’un quotidien compliqué.
Ce jeune espoir, ancien vice‑champion de France amateur chez les moins de 60 kg, avait déjà vécu plusieurs vies. Finales en 2018 et 2019, encore en lice pour le titre en 2020, puis passage chez les pros à seulement 19 ans, avec l’ambition de faire du ring sa nouvelle maison. La crise sanitaire, les galères de carrière, des affaires judiciaires lourdes à porter, une peine de prison, des poursuites liées aux stupéfiants : une trajectoire en zigzag, mêlant talent brut et environnement à risques. À sa mort, les enquêteurs parlent sans détour d’exécution. Le corps est retrouvé avec quatre impacts au thorax et au cou, dans un décor quotidien que tous les gamins de cité connaissent : un hall, un gardien, des voisins choqués.
Derrière le fait divers, c’est tout ce que représente la boxe pour les jeunes qui se retrouve sur la table. Pourquoi certains s’en sortent, quand d’autres se font happer par la rue, malgré des années d’entraînement boxe, de sparring, de sacrifices sur la bouffe, le sommeil, le temps libre ? Comment un sport qui apprend la rigueur, le respect et le contrôle peut-il cohabiter avec des trajectoires qui dérapent aussi violemment ? Et surtout, qu’est-ce qu’un drame comme celui-ci peut réveiller chez toi, que tu sois boxeur débutant, confirmé ou juste en quête de motivation sport pour remettre les gants ? Cet article ne cherche pas l’angle sensationnaliste. Il sert de miroir : une vie fauchée trop tôt, pour éclairer le mindset sportif, la réalité du terrain et ce qu’il faut construire pour ne pas se faire briser hors du ring.
En bref :
- Un ancien vice‑champion de France amateur chez les moins de 60 kg a été retrouvé mort à 24 ans à Drancy, touché par quatre balles au thorax et au cou.
- Jeune espoir prometteur, il avait disputé plusieurs finales nationales entre 2018 et 2020 avant de passer pro à 19 ans.
- Sa carrière de boxe anglaise a été freinée par le Covid, les interruptions de compétition et des ennuis judiciaires (peine de prison, affaires d’extorsion et de stupéfiants).
- Les enquêteurs parlent d’exécution, révélant une violence en décalage total avec les valeurs de la salle : respect, discipline, grind.
- Ce drame questionne le rôle de la boxe comme échappatoire, le lifestyle boxeur hors du gym et l’importance du mental de boxeur pour rester sur de bons rails.
- Pour les jeunes fighters, l’histoire rappelle plusieurs réalités : le talent ne suffit pas, l’entourage compte, et la discipline ne se limite pas aux rounds de sparring.
Tragédie dans le monde de la boxe : retour sur le parcours brisé d’un jeune talent à 24 ans
Avant que son nom ne finisse dans la rubrique faits divers, ce jeune boxeur faisait parler de lui sur les feuilles de match. Ancien grand espoir de la boxe, il trustait les podiums nationaux chez les amateurs. Vice‑champion de France chez les moins de 60 kg en 2018, puis encore en 2019, il enchaînait les combats avec un style agressif mais propre, une garde solide, un bon jeu de jambes et un mental qui montrait déjà une vraie maturité. En 2020, il atteint encore la finale des Championnats de France. Sa défaite crée des tensions dans le public, comme si beaucoup projetaient sur lui plus qu’un simple résultat : une revanche sur la vie, un espoir collectif.
Cette régularité en haut de tableau n’arrive jamais par hasard. Pour être deux fois vice‑champion de France amateur, il faut des années de préparation physique, d’entraînement boxe ciblé, de footing tôt le matin et de séances tard le soir quand les autres sont déjà posés. Travail du cardio boxe, répétition de technique de frappe, esquives, blocs, déplacements, gestion du poids pour rester dans la catégorie. Dans les coulisses, ça veut dire : limiter les sorties, faire attention à sa nutrition du fighter, accepter les privations et encaisser les défaites sans tout lâcher. Beaucoup en rêvent, peu tiennent ce rythme.
Pourtant, sa trajectoire va prendre un virage rapide. Après la finale perdue de 2020, il bascule chez les professionnels à seulement 19 ans. Une décision logique pour un mec qui a déjà montré qu’il dominait chez les amateurs. Passer pro, c’est changer de monde : plus de rounds, plus d’intensité, moins de casque, plus d’argent en jeu… et plus de pression. Là , ce n’est plus juste la médaille qui compte, c’est la possibilité de transformer son talent en métier, d’installer un vrai lifestyle boxeur avec des combats payés, des déplacements, un staff.
Malheureusement, sa carrière pro se heurte à une époque compliquée. La période Covid casse le rythme de nombreux boxeurs : compétitions annulées, salles fermées, bilans médicaux décalés, galères de financement. Pour un jeune qui vient tout juste de passer le cap, chaque mois sans combat, c’est de l’expérience en moins, du doute en plus. Certains arrivent à utiliser ce temps pour bosser le physique, le shadow, les bases techniques. D’autres se perdent dans un quotidien vide d’objectifs clairs.
Dans son cas, les obstacles ne s’arrêtent pas là . Des affaires judiciaires commencent à salir son nom. Une peine de dix‑huit mois de prison pour une histoire d’extorsion. Des poursuites dans un dossier de stupéfiants. Ce genre de dossiers ne tombe jamais du ciel. Il y a l’environnement, les fréquentations, le besoin d’argent rapide quand les primes de combat ne suffisent pas. Quand les projecteurs s’éteignent, que reste‑t‑il ? Pour certains, la salle reste l’ancre. Pour d’autres, c’est la rue qui reprend le dessus.
La chronologie dit tout de la cassure :
| Période | Événement clé | Impact sur sa trajectoire |
|---|---|---|
| 2018 | Vice‑champion de France amateur – de 60 kg | RĂ©vĂ©lation au niveau national, statut d’espoir confirmĂ© |
| 2019 | Deuxième place aux France amateurs | Installation parmi les meilleurs boxeurs de sa catégorie |
| 2020 | Finale des France, défaite tendue | Décision de passer professionnel après cette contre‑performance |
| 2020‑2021 | Passage chez les pros, période Covid | Carrière freinée, moins de combats, perte de rythme |
| 2022‑2023 | Condamnation et poursuites judiciaires | Rupture de dynamique, image écornée, éloignement du ring |
| 2024 | Carrière stoppée, mort violente à Drancy | Disparition brutale d’un espoir brisé à 24 ans |
Derrière ces dates, il y a un gamin qui a mis des gants pour justement sortir des problèmes. Et un système qui n’a pas su (ou pas pu) le retenir complètement. Cette histoire rappelle une chose : le talent ouvre des portes, mais il ne protège pas de tout ce qui se passe en dehors des cordes.
- Sans discipline hors du ring, même un palmarès brillant peut s’écrouler trop vite.
- Le passage chez les pros demande un entourage structuré, pas juste un bon crochet gauche.
- Les périodes sans combats sont des zones de danger mental pour les jeunes boxeurs.
Ce parcours brisé pose une question brutale : comment faire pour que d’autres talents ne soient pas avalés par les mêmes pièges ? La réponse se trouve autant dans la salle de boxe que dans la rue qui l’entoure.

Violence hors du ring et boxe : quand la réalité dépasse le combat
La scène est simple, presque banale : un gardien d’immeuble fait sa ronde et tombe sur un corps allongé. Pas de gants, pas de short brillant, pas de gong. Juste quatre impacts au niveau du thorax et du cou. Personne ne parle d’accident. Une source proche de l’enquête évoque clairement une exécution. Dans la bouche d’un flic, ce mot n’est pas choisi au hasard. Il renvoie à quelque chose de préparé, de ciblé, loin d’une bagarre qui dégénère. Drancy n’est pas un décor de film, c’est une ville réelle où se croisent des jeunes qui vont à la salle, d’autres qui dealent, certains qui font les deux en même temps.
Ce mélange explosif, tout le monde dans les sports de combat le connaît. La boxe attire beaucoup de profils différents : des ados qui fuient la galère, des étudiants qui cherchent un défi, des anciens bagarreurs qui essaient de canaliser leur rage. Dans le vestiaire, les trajectoires se croisent. Certains sortent de l’entraînement pour rentrer réviser. D’autres pour aller “gérer des trucs” en bas de la tour. Quand un boxeur plonge dans des histoires d’extorsion ou de stupéfiants, ce n’est pas la boxe qui l’y a poussé, mais la boxe n’a pas toujours réussi à l’en empêcher.
Les faits sont lĂ :
- Quatre balles au niveau vital (thorax et cou) : ce n’est pas un avertissement, c’est un arrêt définitif.
- Un hall d’immeuble, lieu de passage et de deals depuis longtemps pointé du doigt dans beaucoup de quartiers.
- Des antécédents judiciaires : extorsion, stupéfiants, prison.
- Une carrière stoppée un an plus tôt, laissant un vide où la rue peut vite reprendre ses droits.
Quand la carrière sportive s’arrête ou se grippe, le risque augmente. Un boxeur habitué à un rythme d’entraînement boxe costaud (footing, sac, sparring, muscu) se retrouve soudain sans structure, sans objectif concret. Le corps s’ennuie, la tête tourne en boucle, les mauvaises opportunités deviennent séduisantes. L’argent d’une soirée sale peut parfois ressembler, à tort, à la solution rapide à des années de galère.
Pourtant, la salle peut ĂŞtre un vrai rempart. Les clubs qui tiennent bon travaillent sur trois fronts :
- Encadrer le temps : multiplier les séances, proposer du cardio boxe, du renfo, du shadow, pour que les jeunes aient moins de temps vide.
- Travailler le mental : parler vraiment de risques, d’amitiés toxiques, de limites à ne pas franchir.
- Créer un réseau : mettre les boxeurs en contact avec des formations, des emplois, des mentors hors du ring.
La violence hors du ring n’est pas une fatalité. Elle est souvent une conséquence d’un manque d’alternatives crédibles. Quand un boxeur commence à s’illustrer, certains le voient comme un porte‑feuille potentiel, un “nom” à utiliser, une force physique à exploiter. Il faut du mindset sportif pour dire non, mais aussi un environnement qui renforce ce “non”.
On peut comparer deux types de trajectoires :
| Profil | Caractéristiques principales | Issue probable |
|---|---|---|
| Boxeur ancré dans la salle | Entraînement régulier, staff impliqué, entourage stable, projets hors boxe (études, boulot) | Moins exposé à la rue, plus de chances d’utiliser la boxe comme tremplin |
| Boxeur isolé / en rupture | Carrière en pause, absence de structure, fréquentations à risques, besoins d’argent rapides | Plus exposé aux trafics, aux règlements de comptes, aux drames hors du ring |
Le cas de ce jeune espoir fauché à 24 ans bascule clairement dans le deuxième profil. Non par manque de talent, mais par manque de filet de sécurité autour de lui. La violence n’a pas respecté la logique sportive. Elle a frappé sans gants, sans règles, sans arbitre. C’est précisément là que la boxe doit tirer une leçon : le combat le plus dur n’est pas toujours celui qui se joue sous les néons de la salle.
Comprendre cette dimension, c’est déjà préparer le terrain pour un mental de boxeur qui dépasse les cordes et protège les jeunes fighters dès qu’ils franchissent la porte du gym.
Mental de boxeur face aux drames : transformer le choc en carburant
Quand un boxeur tombe sur le ring, tout le monde se lève. Quand un boxeur tombe dans la rue, tout le monde reste sonné. Ce genre de tragédie secoue les clubs, les entraîneurs, les partenaires d’entraînement boxe. Certains se demandent s’ils continuent. D’autres serrent les poings et se disent qu’ils vont boxer pour deux. Le mental de boxeur, ce n’est pas juste tenir un round de plus. C’est aussi encaisser les coups de la vie, sans perdre ce qui fait ta boussole.
Un drame comme celui‑ci peut créer plusieurs réactions :
- La peur : “Si même un vice‑champion peut finir comme ça, à quoi bon ?”
- La colère : envers la rue, envers le système, envers “les gens” qui l’ont traîné vers le bas.
- La lucidité : prendre conscience des risques réels, pas seulement de ceux qu’on raconte dans les discours de prévention.
- La détermination : décider de faire tout l’inverse, de serrer encore plus les rangs dans la salle.
Le mindset qui fait la différence, c’est celui qui transforme ce choc en carburant. Pas en haine, pas en victimisation, mais en décisions claires. Le mental, ça se construit comme un jab : répétition, correction, engagement. Tu peux le travailler avec des choses simples :
- Clarifier pourquoi tu boxes : pas pour faire peur, pas pour amuser la galerie, mais pour progresser, te canaliser, t’ouvrir des portes.
- Poser ta ligne rouge : ce que tu ne feras jamais, même si l’argent est tentant, même si un “pote” insiste.
- Parler des risques : avec ton coach, avec ton club, avec ceux qui ont vu des gars partir en vrille.
Un mental solide ne tombe pas du ciel. Il se forge au mĂŞme endroit que le physique :
| Outil de travail | Objectif mental | Résultat sur le long terme |
|---|---|---|
| Footing à l’aube | Installer la discipline, faire ce qui est dur quand personne ne regarde | Capacité à tenir des engagements, même hors de la salle |
| Rounds de sparring difficiles | Apprendre Ă encaisser, Ă rester lucide sous pression | Garder la tĂŞte froide quand le stress grimpe, dans la vie comme sur le ring |
| Respect strict de la nutrition du fighter | Résister aux tentations, faire passer l’objectif avant le plaisir immédiat | Capacité à dire non aux plans fumeux, aux soirées qui dérapent |
| Analyse de combat | Accepter ses erreurs, corriger au lieu de se plaindre | Réflexe de progresser après chaque échec, au lieu de fuir |
Le mental de combattant, c’est ce qui peut te faire changer de trottoir au bon moment. C’est ce qui peut te faire quitter un hall quand la discussion commence à partir en vrille. C’est ce qui peut te faire refuser un billet facile quand tu sais qu’il y a un prix derrière. Un boxeur qui s’entraîne sérieusement ne se définit pas que par ses crochets. Il se définit par ses choix quand les gants sont rangés.
Le drame de ce jeune vice‑champion devrait pousser chaque boxeur à se poser des questions concrètes :
- Avec qui tu traînes avant et après la salle ?
- Qu’est‑ce qui se raconte dans ton vestiaire : progression ou “plans galères” ?
- Ton coach connaît‑il vraiment ta vie, ou tu caches tout par fierté ?
Le mental, c’est aussi accepter de demander de l’aide, d’écouter ceux qui sont passés par là , de s’inspirer des histoires sombres pour faire l’inverse. Un drame ne doit pas juste faire pleurer. Il doit servir d’alerte. “Tu veux tenir debout longtemps ? Alors construis un mental qui protège aussi ta vie, pas seulement ton menton.”
Boxe, quartiers et lifestyle boxeur : rester droit dans un environnement Ă risques
Dans beaucoup de villes, la salle de boxe est posée en plein milieu des cités. Tu sors du gym, tu traverses un parking, tu passes devant un hall où ça discute, ça fume, ça vend. La frontière entre le lifestyle boxeur et le quotidien de quartier est mince. Certains arrivent à faire de la salle un refuge. D’autres restent coincés entre deux mondes, une paire de gants dans un sac, un téléphone qui clignote pour d’autres “affaires”. Cette double vie finit souvent mal.
Le jeune talent dont il est question illustre ce tiraillement. D’un côté, les finales nationales, les photos en coin bleu, les espoirs de médaille. De l’autre, des dossiers d’extorsion, de stupéfiants, une peine de prison. La boxe donnait une direction, mais le décor autour attirait dans l’autre sens. Ce cas n’est pas isolé. Les clubs voient passer des profils similaires chaque saison.
Pour tenir la route, un vrai lifestyle boxeur doit aller plus loin que l’image Instagram en gants :
- Rythme de vie régulier : dormir assez, manger propre, limiter les nuits blanches.
- Cercle proche sain : amis qui respectent ton entraînement, qui ne se moquent pas quand tu refuses un plan foireux.
- Objectifs clairs : date de prochain combat, poids visé, upgrades techniques à travailler.
- Sorties contrôlées : être présent parfois, mais pas traîner tous les soirs dans les mêmes endroits.
La rue ne disparaît pas parce que tu fais du sport. Mais tu peux apprendre à la traverser sans te faire happer. Les clubs les plus solides travaillent cet aspect presque comme une technique : “comment esquiver les coups de la vraie vie”. On retrouve la même logique que sur le ring : lecture de la distance, anticipation, choix du bon moment pour avancer ou reculer.
On peut résumer les deux façons de vivre la boxe en milieu difficile :
| Approche | Comportements typiques | Conséquences sur la durée |
|---|---|---|
| Boxeur “double vie” | Entraînement irrégulier, fréquentation de groupes à risques, argent non déclaré, secrets avec le coach | Progression sportive fragile, risques judiciaires élevés, exposition aux règlements de comptes |
| Boxeur “tout aligné” | Horaires stables, cercle d’amis filtré, projets hors boxe (diplôme, boulot), communication honnête avec le club | Progression régulière, réputation solide, plus de portes ouvertes dans et hors du sport |
Le choix n’est pas toujours simple quand tu grandis dans un environnement où les plans louches sont à portée de main. Mais c’est justement là que la discipline et la persévérance entrent en jeu. Travailler sa garde sur le ring, c’est bien. Se construire une garde dans la vie, c’est vital.
Quelques réflexes concrets pour ne pas glisser :
- Définir des zones “neutres” : la salle, la maison, certains trajets que tu ne négocies jamais.
- Limiter le temps “statique” dans les halls, les parkings, les spots sensibles.
- Prévenir ton coach si une situation devient chaude autour de toi. Ce n’est pas de la balance, c’est de la survie.
Le drame de ce jeune boxeur montre ce qui arrive quand la frontière casse. Un mec qui sait gérer une distance au centimètre près sur le ring ne peut rien contre une arme à feu dans un couloir. Le ring, lui, impose des règles : un arbitre, un médecin, un chrono. La rue, non. C’est pour ça que le mindset combat doit intégrer cette réalité : le vrai courage, parfois, ce n’est pas de rester, c’est de partir.
Ceux qui lisent ce genre d’histoire peuvent choisir deux options : se dire “c’est triste” et passer à autre chose, ou se dire “ok, ça ne sera pas moi” et ajuster leur manière de vivre la boxe dès maintenant.
Ce que ce drame doit changer dans la boxe : clubs, encadrement et responsabilité collective
Un décès aussi brutal à 24 ans ne doit pas finir comme une simple ligne dans une brève. Dans les vestiaires, les coachs, les présidents de clubs, les anciens partenaires de sparring refont le film. “On aurait pu faire quoi de plus ?” La vérité, c’est qu’aucun club ne peut tout contrôler. Mais tout le monde peut faire mieux. La boxe n’est pas responsable de la balle qui part. Par contre, elle peut renforcer les boucliers autour de ses jeunes, surtout ceux qui ont du talent et donc attirent les convoitises.
Les pistes concrètes ne manquent pas :
- Suivi individualisé pour les espoirs (au‑delà du simple plan d’entraînement).
- Partenariats avec des structures sociales, des associations, des entreprises pour proposer des alternatives professionnelles.
- Formations internes sur les risques liés aux trafics, aux extorsions, aux “services” demandés à des boxeurs.
- Espaces de parole après un drame, pour éviter que la peur ou la colère restent enfouies.
Les clubs qui veulent vraiment protéger leurs jeunes doivent penser au‑delà de la technique de jab‑cross. Ils doivent devenir des lieux où on parle de motivation sport, de respect, mais aussi de réalité : prison, casier, violence, chiffres, conséquences. Les boxeurs ne sont pas fragiles, ils encaissent, mais ils ont besoin de vérité, pas de discours aseptisés.
On peut imaginer un plan d’action type pour un club qui se sent concerné :
| Axe de travail | Action concrète | Bénéfice pour les boxeurs |
|---|---|---|
| Préparation mentale | Ateliers sur le mindset sportif, la gestion des fréquentations, la pression de la réussite | Capacité à dire non, à repérer les pièges, à garder le cap |
| Encadrement social | Liens avec éducateurs, missions locales, entreprises partenaires | Solutions concrètes en dehors de la boxe, vision à long terme |
| Culture club | Rappeler les règles : pas d’armes, pas de deals, respect absolu de la salle et de son image | Climat plus sain, fierté d’appartenance, pression positive du groupe |
| Transmission | Inviter d’anciens boxeurs, des pros, voire des gars revenus de loin pour témoigner | Exemples réels, identification forte, impact émotionnel |
La responsabilité n’est pas que sur les épaules des coachs. Les partenaires de sparring, les anciens du club, les bénévoles ont aussi un rôle. Parler, alerter, tendre la main quand ils sentent qu’un jeune commence à glisser. Dans une salle, tout le monde voit quand un boxeur change : plus distrait, plus nerveux, plus absent. Le laissez‑faire peut coûter très cher.
Pour toi qui lis, l’enjeu est simple : utiliser cette histoire comme un électrochoc utile. Tu peux :
- Observer ton club : est‑ce qu’il crée un vrai cadre, ou est‑ce qu’il ferme les yeux sur certaines dérives ?
- Te positionner : être celui qui tire vers le haut, pas celui qui amène des plans foireux dans le vestiaire.
- Proposer : ateliers, rencontres, temps d’échange, ce n’est pas réservé aux “experts”.
Un jeune espoir de la boxe fauché à 24 ans, c’est une défaite pour tout le monde : la famille, la salle, le quartier, le sport. La seule manière d’accepter ce type de drame, c’est d’en faire un point de bascule. Que les clubs deviennent des vrais boucliers, et que chaque boxeur comprenne une chose : ton plus grand combat, ce n’est pas seulement de gagner aux points. C’est de rester vivant, debout, droit, longtemps.
Pourquoi la boxe attire-t-elle autant de jeunes issus de quartiers difficiles ?
Parce que la boxe propose ce que beaucoup de jeunes ne trouvent pas ailleurs : un cadre clair, un respect basé sur l’effort, des règles simples et une possibilité de valoriser sa rage autrement que dans la rue. Un club offre un espace où tu peux te défouler légalement, progresser, être reconnu pour ton travail plutôt que pour tes problèmes. Mais sans encadrement global (scolaire, pro, social), la salle ne suffit pas toujours à compenser la pression de l’environnement extérieur.
Comment un boxeur peut-il éviter de tomber dans les trafics ou les embrouilles de quartier ?
En posant des limites nettes et en les tenant. Ça veut dire : choisir avec qui tu traînes, refuser les plans qui sentent le sale, en parler à ton coach quand quelque chose dérape autour de toi, garder un rythme de vie aligné avec ton objectif sportif (sommeil, entraînement, nutrition). Plus ta vie est structurée, moins tu laisses de place aux dérives. Le mental de boxeur, ce n’est pas que supporter un entraînement dur, c’est aussi savoir dire non quand il le faut.
Quel rĂ´le concret un club de boxe peut-il jouer face Ă ce type de drame ?
Un club ne peut pas tout contrôler, mais il peut faire beaucoup : créer du lien avec les boxeurs, surveiller les signaux de décrochage, proposer plus de séances, organiser des discussions sur les risques réels (prison, casier, violence), travailler avec des partenaires extérieurs (écoles, employeurs, éducateurs). Un club fort ne sert pas qu’à gagner des titres, il sert aussi à éviter que ses jeunes disparaissent en dehors du ring.
En tant que boxeur débutant, que retenir de cette histoire ?
Que le talent ne protège de rien si ta vie autour n’est pas solide. La boxe peut t’offrir une vraie chance, mais seulement si tu joues le jeu à fond : discipline, entourage sain, coach à l’écoute, objectifs clairs. Tu n’as pas besoin d’être champion de France pour prendre ça au sérieux. Même si tu mets les gants juste pour toi, construis un mental et un mode de vie qui te gardent loin des embrouilles.
La boxe est-elle un sport dangereux pour la santé ou plus pour la vie sociale ?
Physiquement, la boxe comporte des risques : commotions, blessures, fatigue nerveuse. Mais encadrée sérieusement (médecin, arbitrage, préparation adaptée), elle reste maîtrisable. Socialement, le danger vient plutôt de l’environnement si tu es déjà exposé à la violence ou aux trafics. La boxe ne crée pas ces risques, elle peut au contraire te donner des armes pour t’en éloigner, à condition d’accepter le cadre et la discipline qu’elle exige.
Source: www.lequipe.fr


